Elle a fini par tomber, la résistance du gouvernement à autoriser les infirmiers à prescrire le vaccin anti Covid-19. La contribution de la profession à la campagne sera donc désormais totale, a annoncé le Ministre de la santé jeudi dernier. L’occasion pour l’Ordre National des Infirmiers (ONI) d’aborder son débat live consacré au même moment aux enjeux et perspectives de la campagne sous un jour nouveau, à l’heure où l’exécutif lui-même le martèle : il faut vacciner matin, midi et soir pour endiguer l’épidémie.
Alors que les pharmaciens et sages-femmes y avaient déjà été autorisés par décret début mars, c’est au tour des infirmiers de pouvoir prescrire le vaccin contre le Covid-19, en plus de réaliser l’acte de vaccination lui-même. Après plusieurs semaines de contestation de la part de la profession (notamment des libéraux et de l’Ordre), la nouvelle a été annoncée par Olivier Véran lors de sa conférence de presse hebdomadaire le 25 mars, quelques instants avant une rencontre organisée par l’ONI concernant les enjeux de la campagne. Y étaient conviés Caroline Roy, Directrice déléguée de l’Ordre des Infirmiers et Infirmières du Québec (OIIQ), et le Pr Alain Fischer, spécialiste en immunologie et Président du conseil d’orientation de la stratégie vaccinale anti Covid-19.
Une officialisation imminente
Les infirmiers ne sont plus le chaînon manquant de cette opération de santé publique. C’était une ouverture attendue par la profession et par les patients, s’est réjoui Patrick Chamboredon, Président de l’ONI. Si les débats et la contestation ont duré plusieurs semaines, le cadre législatif ne se fera pas attendre longtemps et la mise en oeuvre sera rapide. Le décret est paru au Journal Officiel fin de semaine dernière comme annoncé Clément Lacoin, Directeur adjoint du Cabinet d’Olivier Véran. Une avancée saluée par Caroline Roy : depuis une réforme majeure en 2003 au Québec et grâce à l’ouverture du corps médical, rappelle-t-elle, les limites des actes délégués ont été identifiées et les infirmiers ont gagné un rôle de premier plan ; ils peuvent vacciner sans ordonnance, quel que soit leur mode d’exercice, et assurer une surveillance vaccinale. Saluée aussi par le Pr Fischer, qui plaide de longue date pour cette extension vaccinale. C’est une avancée incontestable, a-t-il commenté. Pour atteindre les personnes isolées, âgées et fragiles à domicile, les infirmiers ont un rôle prépondérant à jouer.