Des chercheurs français assurent que les personnes du groupe sanguin O sont moins infectées par le virus que les autres. Comment expliquer cette association ?
Depuis le début de l’épidémie de Covid-19, plusieurs études présentent les personnes du groupe sanguin O comme des privilégiés face au virus. En effet, les donneurs universels semblent moins touchés par la crise sanitaire que les autres groupes sanguins. Réalité ou fantasme ? Cette tendance est confirmée par les conclusions d’une étude française publiées dans la revue scientifique Viruses.
En observant des milliers de données, les chercheurs ont constaté que les patients du groupe sanguin O sont mieux protégés face au Covid-19. “Le groupe sanguin O semble protecteur par rapport aux types non O”, note cette étude de chercheurs de l’Inserm et de l’université de Nantes (Loire-Atlantique). “Toutes les études convergent, les personnes du groupe sanguin O sont moins susceptibles à une infection au coronavirus”, explique France Pirenne, directrice médicale de l’Établissement Français du Sang (EFS) en Île-de-France et professeure à l’université Paris-Est-Créteil, auprès du Parisien. Et de préciser également : “On sait aussi que les femmes après les grossesses ou les enfants, produisent beaucoup d’anticorps. Ces personnes, dont celles du groupe O, pourraient avoir de meilleurs résultats encore face à ce virus”.
L’action des anticorps ?
Citée également par le quotidien, Anne Goffard, professeur en virologie à la faculté de pharmacie de Lille et au CHU estime que les individus du groupe O “auraient environ 20 % de chance d’être infecté en moins. En Europe de l’ouest, le risque d’infection serait diminué de 25%”. Un chiffre qui peut aller jusqu’à 33% selon le pays de réalisation de l’étude.
Comment expliquer cette corrélation entre le groupe sanguin et l’apparition de la maladie ? Une première hypothèse peut expliquer ce résultat. En effet, les anticorps A et B, possédés par ceux du groupe sanguin O, peuvent avoir un pouvoir protecteur contre le virus. A l’opposé, ceux du groupe A possèdent uniquement des anticorps B et ceux du groupe B des anticorps A.
Respecter les mesures barrière
Autre explication possible avancée par Le Parisien, ces anticorps présents dans le groupe O pourraient limiter l’action de la protéine Spike, celle qui aide le virus à entrer dans les cellules du corps humain. En France, selon l’Établissement français du sang, 42 % de la population appartient au groupe sanguin O.
Pour le moment, cette piste du groupe sanguin reste une hypothèse qui ne doit pas encourager certaines personnes à moins respecter les mesures barrières en se pensant protéger par leur groupe sanguin.