LE ROLE DE L’IDEL EN CANCEROLOGIE

Si les traitements contre le cancer s’effectuent essentiellement à l’hôpital, les IDEL ont un rôle à jouer dans l’accompagnement et le suivi des patients à domicile, notamment pour les aider à mieux supporter les effets indésirables et éviter les complications.

Même s’il n’est pas toujours mis en avant, le rôle des IDEL dans le suivi et l’accompagnement des patients cancéreux à domicile est essentiel. Il s’articule autour de quatre grands axes en-dehors des soins liés à une chirurgie :
– le traitement de la douleur,
– l’observation et la surveillance du patient notamment si des effets indésirables se déclarent,
– les conseils et l’éducation du patient,
– la coordination avec le médecin traitant et si besoin l’équipe hospitalière.

A priori, c’est l’infirmière hospitalière qui prend contact avec l’IDEL, désignée par le patient, afin d’organiser la prise en charge à domicile ou les soins de support. Dans ce cadre, le nombre de passages de l’IDEL est décidé en fonction du patient, de son traitement et de ses besoins. Si le patient est une personne fragile et/ou isolée, il peut être demandé à l’IDEL de se rendre à son domicile une à deux fois par jour. Si le patient est autonome et entouré, les passages de l’IDEL sont moins fréquents. Généralement, l’équipe hospitalière transmet au patient des fiches d’information sur son traitement, dont une destinée à l’infirmier libéral.

Le traitement de la douleur

L’infirmier libéral est en première ligne dans la lutte contre la douleur, notamment en évaluant et en réévaluant la douleur. En 2004, le décret 2004-802 intégré au Code de la Santé Publique (CSP) étend le rôle propre infirmier en matière de soulagement de la douleur. Il précise que l’infirmier est habilité à entreprendre et à adapter les traitements antalgiques selon les protocoles préétablis, écrits, datés, signés par un médecin (art. 4311-8).

L’observation et la surveillance du patient

Le rôle observationnel de l’infirmier libéral est en effet primordial pour prévenir et traiter les effets indésirables. Par exemple, l’IDEL peut détecter si le patient a une perte d’appétit (réfrigérateur vide, repas non pris) ou est déshydraté, ou bien le questionner sur ses selles. En effet, une diarrhée très importante doit être traitée rapidement. L’DIEL peut également remarquer si le patient a des éruptions cutanées ou des inflammations de la zone ORL en fonction des traitements et des zones ciblées.

Dans le cas de traitements d’immunothérapie, l’IDEL doit surveiller la survenue de troubles pulmonaires, notamment de toux importantes, afin d’appeler le médecin traitant, ou la survenue d’une anémie afin de pouvoir poser une perfusion pour la nuit. La surveillance inclut la bonne réalisation des examens par le patient, en particulier des prises de sang avant les séances de chimiothérapie.

Le conseil et l’éducation du patient

L’IDEL doit aussi s’assurer que le patient a bien compris en quoi consiste son traitement et quels peuvent être les effets secondaires, et sinon, lui expliquer les points qu’il ne maîtrise pas. Son rôle consiste également à donner des conseils sur l’hygiène, l’alimentation, les activités.

Deux exemples : le patient qui a subi une radiothérapie ne doit pas utiliser de gel douche sur la zone irradiée, mais un savon surgras ; afin d’éviter les nausées et les vomissements, le patient doit fractionner ses repas et prendre un traitement préventif.

L’observance

Un nouveau champ d’action pour les infirmiers libéraux émerge aujourd’hui en oncologie : l’observance des traitements oraux avec les chimiothérapies per os et les thérapies ciblées « petites molécules ».

En effet, le respect des prises et des doses, ainsi que des périodes de « pause » durant le traitement, est primordial. Ce que permet le décret de compétences de 2002, à savoir : surveillance clinique (contrôle des paramètres, surveillance de l’observance du traitement médical, de sa tolérance, de sa planification et de ses effets, renseignement du dossier).

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