LES INFIRMIERS LIBERAUX MOBILISES POUR VACCINER, MAIS POUR QUELS PATIENTS ?

Cette année encore, les infirmières libérales pourront vacciner contre la grippe les patients les plus fragiles. Leurs revendications récurrentes d’extension de leurs compétences sont plus que jamais, en cette période si complexe, d’actualité, et d’autres problématiques viennent compliquer cette campagne de vaccination antigrippale, qui commencera à la mi-octobre. 

La vaccination antigrippale, une importance accrue en période de Covid-19

Dans quelques jours, à partir de la mi-octobre, la campagne de vaccination antigrippale commencera sur l’ensemble de l’hexagone. Si la vaccination reste un sujet sensible et surtout de discorde auprès des infirmiers libéraux, qui demandent que leurs compétences soient plus largement reconnues, la problématique prend une toute autre ampleur en cette année 2020. En effet, le coronavirus est passé par là, et la résurgence de l’épidémie effraie les équipes hospitalières comme elle suscite peur et angoisse auprès des professionnels libéraux de santé, notamment en ce qui concerne l’arrivée d’un autre virus, celui de la grippe.

Depuis des semaines, les médecins généralistes demandent que la vaccination antigrippale soit étendue à toute la population, et non plus réservée aux patients à risques. L’objectif est de réduire l’afflux de patients dans les services hospitaliers, qui devraient déjà être débordés par les cas de patients infectés par la Covid-19. Ce point de vue n’est pas partagé par la Direction Générale de la Santé (DGS), qui demandent à tous les professionnels de santé concernés (médecins, sages-femmes, infirmiers, …) de se concentrer prioritairement sur les personnes à risques (les mêmes que celles définies les autres années) et sur les personnels de santé. Comme chaque année, infirmières libérales et médecins généralistes sont appelés à se vacciner en priorité afin de ne pas transmettre le virus à leur patientèle.

Vaccination par les infirmières libérales mais pour quels patients ?

Si médecin et DGS n’arrivent pas à s’entendre, c’est que cette dernière s’appuie sur un avis de la Haute Autorité de la Santé du 20 mai dernier. La HAS avait été saisi sur cette question de la vaccination antigrippale en période d’épidémie de coronavirus. Et cet avis avait reposé clairement les bases en ciblant ces personnes à risques et l’ensemble du personnel de santé, tout en conseillant de ne pas élargir cette campagne de vaccination. Pour étayer un peu plus sa position, la DGS a souligné que sur l’île de la Réunion, la campagne de vaccination a commencé le 1er juin dernier. Les demandes de vaccination de personnes n’appartenant pas à l’une des deux catégories citées ci-dessus se sont envolées, posant des problèmes organisationnels.

Et il en sera de même sur l’hexagone, ou cette campagne devant permettre d’accroitre le taux de couverture vaccinale (48 % en 2019) a amené à commander 15 millions de doses de vaccin. Or, avec plus de 13 millions de personnes de 65 ans et plus, et près de 11 millions de personnes en Affections de Longue Durée (ALD), la gestion de cette campagne risque de se complexifier si les patients non prioritaires demandent massivement à se faire vacciner. Ce sont donc bien prioritairement les personnes à risques, que les infirmières libérales devront vacciner.

Vaccination, le rôle des infirmières libérales toujours pas étendu !

On connait l’encadrement de la vaccination sans ordonnance de la part des infirmières libérales et malgré leurs revendications, aucune extension n’a été adoptée. Saisie du sujet depuis plusieurs mois, notamment en prévision de la campagne de vaccination contre la Covid-19 qu’il faudra organiser dans un avenir plus ou moins proche, la Haute Autorité de Santé a néanmoins suspendu toutes ses réflexions sur « l’extension des compétences des professionnels de santé en matière de vaccination ». Nul doute, que cette question de la vaccination par les infirmières libérales reviendra vite sur la table des négociations.

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